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[SÉRIE TV] The White Lotus – saison 2 : Mieux que la saison 1 ?

Le pitch : Le White Lotus de Taormine ouvre ses portes à ses nouveaux pensionnaires dans un cadre époustouflant. Mais sous le lustre apparent de cet endroit féérique, les petites histoires des occupants de l’hôtel peuvent vite se transformer en énormes problèmes.

Créée par Mike White
Avec Jennifer Coolidge, F. Murray Abraham, Aubrey Plaza, Theo James, Adam DiMarco, Meghann Fahy, Sabrina Impacciatore, Simona Tabasco…
Disponible à la demande sur OCS (pour l’instant)

Après le succès de la première saison, The White Lotus s’offre une deuxième saison anthologique, entre drame, satyre et lux(ur)e. Le cadre est toujours le même : cadre de rêve dans un hôtel de luxe, à Taormine en Sicile cette fois, vacanciers en quête d’évasion et personnel excentrique. Tout semble idyllique sauf que dès l’ouverture du premier épisode, la série nous alerte avec la découverte tragique de noyés. Meurtre ou accident ? En dix épisodes déja récompensés par deux Golden Globes – dont celui de la meilleure mini-série, The White Lotus dessine une comédie à la fois noire, solaire et piquante, articulée autour de personnages ayant chacun des petits secrets qui vont entraver cette carte postale italienne.
À l’exception de Jennifer Coolidge de retour avec son nouveau mari rencontré dans la saison précédente, The White Lotus s’offre un nouveau casting mais également une nouvelle approche. Alors que la première saison mettait nos personnages face à leurs (absences de) valeurs morales, cette fois le sexe est au centre de tout.

Plus concentrée, la série réduit son nombre de personnages mais continue d’entrecroiser leurs interactions. D’un quatuor de nouveaux riches à l’esprit start-uppers à un trio familiale en quête de reconnexion, en passant par deux prostituées et une maitresse d’hôtel acariâtre, The White Lotus installe des portraits peu accessibles qui vont mettre du temps à gagner en sympathie. Au fur et à mesure que les intentions se dévoilent, la série va explorer les secrets et les non-dits, mais également les sentiments refoulées et pas mal de regrets. Cependant, un point commun les réunit : le sexe. Manque de sexe, excès de sexe, sexe en guise de monnaie d’échange ou sexe rimant avec infidélité, les apparences trompent encore plus, alors que vengeance, manipulation et jalousie font voler en éclat la dolce vita attendue.

Et surtout, cette saison est bien plus maligne et plus profonde que la première. En effet, si dans la première saison, leurs problématiques étaient claires et en surface, car Mike White confrontait les fausses valeurs morales de ses protagonistes, face à leurs nombrilismes camouflés. Pour cette nouvelle saison, The White Lotus mettra plus de temps à dévoiler ses secrets, tandis que l’autocentrisme de ses personnages sera plus affirmés et presque trop évident alors que tous ces nouveaux venus flambent et étalent leurs richesses ou leurs avidités, dans l’espoir d’impressionner, dominer ou tout simplement survivre.
Cependant, alors que la série semblera mettre en avant certains personnages, ce seront finalement ceux qui resteront aux seconds plans qui tireront leurs épingles du jeu, dévoilant finalement un profil plus fin et surtout plus retors.

En effet, la série nous appâte avec certains personnages comme Tanya, l’héritière dépressive, accompagnée par son assistante névrosée ; Harper, l’épouse sardonique, qui joue avec le feu face à un Cameron séducteur ; Valentina, la maître d’hôtel frustrée ou encore Lucia, la prostituée manipulatrice, qui s’amuse avec le trio familial Di Grasso. Et pourtant, les vraies révélations sont plus en retrait, car d’autres sont tellement habitués à être dans l’ombre qu’on les oublierait presque. Sauf qu’en étant attentifs, le personnage de Daphne, par exemple, présentée en trophy wife ultra clichée et qu’on imagine aveugle aux infidélités de son époux, devient en réalité un des personnages les plus intelligents, revanchards, voire même un poil cruels. Encore une fois les apparences sont trompeuses, pour le plus grand plaisir du spectateurs, alors que les épisodes défilent tout droit vers une conclusion aussi noire qu’haletante et inattendue.

Au casting justement, du beau monde et de bonne surprise : j’avoue que je n’étais pas fan à l’idée de retrouver Jennifer Coolidge (Promising Young Woman, The Watcher…), que j’apprécie moyennement, mais il faut reconnaître qu’elle est l’un des fils rouges les plus haletants de la saison et mérite amplement son Golden Globes. Autour d’elle, on découvre un quatuor épineux avec l’excellente Aubrey Plaza (Legion, Child’s Play…) et un surprenant Theo James (Divergente, The Time Traveller’s Wife…) en leader, Meghann Fahy (The Bold Type, Miss Sloane…) rayonne avec un personnage en retrait mais brillamment écrit et Will Sharpe (Flowers…) qui se fait remarquer tardivement. Egalement, le trio masculin de la famille Di Grasso avec F. Murray (Moon Knight, Robin des Bois…) en patriarche, Michael Imperioli (Lucifer, Many Saints of Newark…) joue les héritiers du patriarcat tandis qu’Adam DiMarco (Good Doctor, The Order…) offre une vision touchante de la masculinité déconstruite (mais encore naïve). Le personnage de Haley Lu Richardson (Split, Jane The Virgin…) m’a rebuté, me faisant penser au coté geignard de Tanya (Jennifer Coolidge) dans la première saison, que j’ai trouvé antipathique de bout en bout. Ajoutons également la présente de Tom Hollander (The King’s Man – Première Mission, Bohemian Rhapsody…) et du français Bruno Gouery (Emily In Paris…) au casting.
Parmi les représentantes italiennes, Sabrina Impacciatore (Pauline Détective, Une Famille Italienne…) s’adoucit au fil des épisodes malgré son caractère cringe qui, si les genres avaient été inversés, aurait déclencher un #metoo, tandis que Simona Tabasco (I Bastardi di Pizzofalcone…) et Beatrice Grannò forment un duo prévisible mais intéressant à découvrir.

En conclusion, pas facile de faire une série d’anthologie gardant le même concept sans faire un copier-coller, mais Mike White parvient à relever le défi grâce à des personnages un poil plus grinçants et plus difficiles à apprivoiser que ceux de la première saison. Du générique truffé d’indices jusqu’au dernier épisode, cette nouvelle saison de The White Lotus reste néanmoins un petit bijou d’humour noir à la tonalité délicieusement piquante. Vivement une troisième saison !

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