
Le pitch : Laissé pour mort après sa confrontation avec Bloodsport lors de leur mission sur l’île de Corto Maltese avec la Task Force X, Christopher Smith, alias le Peacemaker, a en réalité survécu. Il est retrouvé par l’équipe d’Amanda Waller afin de lui confier de nouvelles missions.
Créée par James Gunn
Avec John Cena, Danielle Brooks, Freddie Stroma, Jennifer Holland, Robert Patrick…
Disponible sur Prime Vidéo
Ayant moyennement apprécié le film The Suicide Squad, j’ai tardé à me plonger dans Peacemaker. Une erreur vite corrigée : dès le premier épisode, j’ai été happée par la série et j’ai fini par la dévorer en un week-end. Une chose est sûre, si vous n’accrochez pas dès le pilote, autant abandonner, car James Gunn (nouveau co-papa du DCU, Les Gardiens de la Galaxie Vol. 3…) instaure d’emblée une tonalité décalée et savamment grossière qui ne fait qu’empirer (dans le bon sens) d’épisode en épisode !

Un chouille gore, souvent (white)trash, mais surtout hilarante et décomplexée, cette série créée, écrite et réalisée par James Gunn réussit là où, à mon humble avis, son film a échoué. En se concentrant sur un seul personnage, Peacemaker bénéficie d’une liberté totale pour explorer les origines de son héros, tout en le faisant évoluer à travers une nouvelle mission risquée, impliquant des insectes étranges, un père glacial et une équipe complètement déjantée.
James Gunn propose un anti-héros original, défiant les portraits classiques de super-héros valeureux ou de méchants pas si méchants au fond. La série décortique l’Américain moyen dans toute sa simplicité, sa franchise et sa bêtise, avec un symbolisme étalé volontairement sans subtilité. Dès le générique d’ouverture, Peacemaker impose son style : le ridicule ne tue pas et posséder un aigle apprivoisé, c’est d’une classe folle !

Certes, l’intrigue générale suit globalement la même construction que The Suicide Squad, les héros devant combattre une surprenante menace extraterrestre. Ici encore, James Gunn distille une action à double lecture : un pur divertissement à la fois efficace et absurde d’un côté, et un message écolo-alarmiste et désillusionné de l’autre, histoire de marteler l’importance de la survie de notre précieuse planète bleue dans les années à venir.
À travers huit excellents épisodes, Peacemaker permet à son personnage d’exister sans avoir à rivaliser avec les autres, contrairement au film The Suicide Squad. Les collaborations et les interactions fonctionnent mieux ici, car le héros se révèle au contact des autres personnages. James Gunn a pris son temps et propose un récit minutieusement construit et rythmé, sans jamais devenir étouffant. En bref, on rit : c’est drôle, parfois révoltant ou choquant, et certainement pas destiné à tous les publics.

Au casting, John Cena (Fast and Furious X, Bumblebee, The Suicide Squad…) est brillant dans le rôle principal, rejoint par Danielle Brooks (Orange Is The New Black, Master of None…), Chukwudi Iwuji (Les Gardiens de la Galaxie Vol. 3, Designated Survivor…), Steve Agee (Superstore, Brightburn…) et l’inévitable Jennifer « femme de James Gunn » Holland (Shazam 2, Black Adam…). Parmi les bonnes surprises, il y a Freddie Stroma (UnReal, Les Chroniques de Bridgerton…), excellent dans le rôle de Vigilante, tandis Robert Patrick (The Good Criminal, Scorpion…) est impeccablement grinçant.
Quelques caméos rendent visites aux héros, dont Viola Davis et Joel Kinnaman.
En conclusion, Peacemaker est une série surprenante, hilarante et décalée qui réussit là où The Suicide Squad était desservi par son effet de groupe. James Gunn signe un divertissement efficace et savamment trash, mais qui ne conviendra pas à tous. Dommage qu’il faille attendre encore pour une saison 2. À voir.

