Le pitch : La célèbre histoire de ce pantin de bois, Pinocchio, bien décidé à vivre la plus palpitante des aventures pour devenir un vrai petit garçon.
Pour célébrer le Disney+ Day, le nouveau film de Robert Zemeckis est disponible sur la plateforme depuis le 8 septembre dernier. Pinocchio, un conte classique pour les enfants qui fait aussi bien office de divertissement que de guide de bonne conduite pour être honnête, courageux et bon.
Le réalisateur des cultes Forrest Gump (1994), La Mort Vous Va Si Bien (1992) ou encore la trilogie Retour Vers le Futur (1985) s’est depuis longtemps fait la main sur l’animation et l’adaptation de contes plus ou moins contemporains. De Pôle Express (2004) à Sacrées Sorcières (2020), en passant par Le Drôle de Noël de Scrooge (2009) et Bienvenue à Marwenn (2018), Robert Zemeckis aime mélanger les genres pour narrer des parcours initiatiques fédérateurs – même si parfois, le résultat n’est pas toujours génial *tousse en repensant à Sacrées Sorcières*.
Les Studios Disney étant en pleine revisite de leurs grands classiques, c’est au tour de Pinocchio de passer à la moulinette des films en prises de vues réelles, après Le Roi Lion, La Belle et la Bête, Le Livre de la Jungle et autre Cendrillon. Et comme le dessin animé est une adaptation du roman Les Aventures de Pinocchio écrit par Carlo Collodi en 1881, il y a également une autre adaptation très attendue qui arrivera d’ici la fin de l’année, réalisée cette fois par le maestro Guillermo Del Toro. Le Disney, lui, est arrivé en 1940 (1946 en France) et c’est le deuxième dessin animé des studios, après Blanche-Neige et les Sept Nains (1937). Autant dire qu’il s’agissait du petite révolution à l’époque, notamment en pleine seconde guerre mondiale, puisque le film n’a pas été un franc succès. Et pourtant, le film remporte deux Oscar et la chanson phare – et oscarisée – du film « When You Wish Upon A Star » est restée, jusqu’aujourd’hui, la musique qu’on entend à l’introduction de chaque nouveau film Disney.
Car Pinocchio est avant tout une histoire qui prône l’espoir et le pouvoir magique d’un vœu sincère, sous forme d’un récit édifiant pour apprendre aux enfants les bonnes valeurs : ne pas mentir, être honnête, écouter ses parents et les rendre fiers, ne pas suivre les étrangers… Autant de règles éducatives qui vont animer les aventures de Pinocchio, jusqu’à lui montrer les risques encourus s’il s’éloigne du droit chemin.
J’avoue ne pas avoir réviser le classique animé avant de voir cette nouvelle version, mais Robert Zemeckis reste fidèle à mes souvenirs sur les aventures du pantin de bois qui désire devenir un véritable petit garçon. Malgré quelques changements minimes (la disparition de Grand Coquin et Gédéon en cours de route, par exemple), Pinocchio est animé par un enthousiasme débordant qui peut parfois être assommant (surtout en VF), mais l’énergie bienveillante et les personnages caricaturaux du film permettent de naviguer en eaux familières jusqu’au bout. Si l’installation est un poil lente, Robert Zemeckis peaufine le rendu dans le moindre détail, si bien que l’animation se glisse dans les prises de vues réelles avec beaucoup de transparence. La luminosité joue un rôle important dans le film, car une grande partie du film se déroule durant la nuit ou dans la gueule d’un monstre marin (le film a 80 ans, ce n’est plus un spoiler).
Contrairement aux films plus récents, Pinocchio conserve une tonalité enfantine et naïve qui pourrait laisser les plus grands sur le carreau, tant l’ensemble ne fait qu’accumuler des avertissements pour mettre notre héros à l’épreuve et montrer à son audience ce qu’il arrive quand les enfants ne sont pas sages. Cette empreinte un peu old school est piqué par des pointes de modernisme, comme des coucous à l’image des nombreux succès du studio Disney, jusqu’à un final plus ouvert qui préfère laisser le public tirer sa propre conclusion sur le sort de Pinocchio.
Au casting, j’ai vu le film en VF puis en VO – et j’ai largement préféré mon deuxième essai. Dans les deux cas, Tom Hanks (Toy Story, Elvis, L’Extraordinaire Mr Rogers…) reste une valeur sûre, tandis que Benjamin Evan Ainsworth (The Haunting of Bly Manor…) donne de la voix en VO pour Pinocchio. Peu reconnaissable, c’est bien Joseph Gordon-Levitt (À Couteaux Tirés, Snowden…) qui incarne Jiminy Cricket, contrairement à Keegan-Michael Key (Tic et Tac, Les Rangers du Risque, The Predator…) qui joue Grand Coquin (Honest John). Physiquement présent, Luke Evans (Nine Perfect Strangers, Anna…) interprète le cocher et Cynthia Erivo (Sale Temps à l’Hôtel El Royale, Les Veuves…) continue de m’agacer partout où elle passe.
En conclusion, après le massacre de Sacrées Sorcières, Robert Zemeckis se rattrape en adaptant le dessin animé Pinocchio, dans une revisite simple, pleine d’enthousiasme et de bons sentiments. À voir.