Action

[CRITIQUE] John Wick – Chapitre 4, de Chad Stahelski

Le pitch : John Wick découvre un moyen de vaincre l’organisation criminelle connue sous le nom de la Grande Table. Mais avant de gagner sa liberté, Il doit affronter un nouvel ennemi qui a tissé de puissantes alliances à travers le monde et qui transforme les vieux amis de John en ennemis.

John Wick est de retour et toujours prêt à en découdre avec la Grande Table. Toujours réalisé par Chad Stahelski, ce dernier n’en finit pas de distancer son poto David Leitch sur le terrain du cinéma d’action, prouvant avec ce quatrième opus de la saga que mise en scène inventive et chorégraphie soignée valent le détour. 

Autour du parcours de notre ancien tueur à gages favori, John Wick – Chapitre 4 continue d’étoffer sa légende en ajoutant des bribes d’infos qui vont contribuer à nous attacher au héros et à sa quête. Entre des histoires troubles de famille, d’amitiés et inimitiés, le film ne lâche pas de vue son objectif en mettant son personnage en difficulté alors que ce dernier entame un défi vengeur pour regagner sa liberté. Certes, on pourrait se demander pourquoi, alors que sa tête est mise à pris, John Wick met en danger ses vieux amis en leur rendant visite… Mais cette question est rapidement évincé grâce au spectacle fourni par la réalisation de Chad Stahelski dès les premières minutes du film. 

D’Osaka à Paris, en passant par Berlin et le désert, John Wick – Chapitre 4 en met plein la vue en proposant des scènes de combats à couper le souffle. Chad Stahelski ne laisse rien au hasard : là où d’autres se seraient contenter d’une simple bagarre athlétique ou de fusillades tonitruantes, le réalisateur et son équipe vont plus loin en utilisant le cadre et l’espace de tournage pour sublimer ses affrontements. Jeux de lumières, photographie impeccable ou simples marches d’escaliers, John Wick – Chapitre 4 impressionne en animant des combats à la fois spectaculaire et impeccablement exécutés. Le film alterne et mélange les armes à feu, les katanas ou autres nunchakus et surtout les bagarres aux corps-à-corps sans perdre en rythme. Multiples, soignées et suffisamment longues, les scènes d’actions s’enchainent avec force si bien que dès le début du film j’étais déjà en train de me demander si John Wick allait s’en sortir !

De même, le film propose de nouveaux personnages ayant chacun une spécificité qui vont ajouter du style et de la nouveauté à l’ensemble. Entre une canne d’aveugle et un chien d’attaque, les chorégraphies des combats sont réglées comme sur du papier à musique : violente, brutales et réalistes. C’est une particularité que j’aime dans les films John Wick : là où d’autres actionners hollywoodiens proprets (type Jason Statham ou Dwayne Johnson…) peuvent se battre et enchaîner coup et blessures sans sourciller ni ralentir, dans John Wick, même si les personnages sont des combattants hors pairs, la cadence du film inclut des parenthèses de respirations ou la simple notion de fatigue. Un détail qui change tout, qui colle aussi bien à l’âge des protagonistes qu’à l’effet de force brute attendu. 

De film en film, Chad Stahelski améliore sa proposition, toujours au moment où on se demande s’il peut mieux faire ou ce qu’il reste à raconter sur son personnage phare, venant ainsi prouver le contraire. Avec ses 2h49, John Wick – Chapitre 4 est le plus long film de la saga, mais je n’ai absolument senti le temps passer. Ses scènes d’action sont suffisamment espacées pour ne pas étourdir, mais restent toujours suffisamment denses pour maintenir en haleine, tandis que ce nouvel opus s’alimente d’un scénario simple, efficace bien qu’un poil répétitif. En effet, la Grande Table est toujours au centre des discussions, mais cette fois au lieu d’un « adjudicateur » détestable, John Wick – Chapitre 4 met la barre un poil plus haut avec un ennemi tout aussi bien habillé, mais finalement plus charismatique (comme quoi le choix d’un acteur, ça joue beaucoup…). 

Propre à son style vissé entre élégance, modus operandi ancestraux et violence extrême, John Wick – Chapitre 4 habille son récit d’une esthétique affirmé, entre classe mafieuse et dandysme glaçant. Les costumes sombres et pare-balles de John Wick s’opposent au look étudié du « Marquis », la beauté ou l’originalité des lieux visités contrastent avec la violence brute qui s’y déroule… Et pourtant, si parfois je n’ai pu m’empêcher de grimacer de douleur « empathique » ou de sourire face à la brutalité et les mouvements étonnants de certains combats, John Wick – Chapitre 4 rend globalement admiratif grâce à la façon dont Chad Stahelski évolue tout au long du film. Le réalisateur impose son style depuis John Wick 2, mêlant les codes de l’action à la cinématique immersive des jeux vidéos, si bien qu’on a souvent l’impression de suivre un personnage animé par une volonté partagé par le héros et le spectateur : si John Wick veut se venger et est prêt à tout pour avoir sa liberté, de l’autre coté de l’écran (bien que sans manettes ni keyboard), j’ai eu envie de le voir réussir. Du coup, et ce malgré le nombre incroyable de cadavres qui s’amoncellent sur le chemin de John Wick, le film avance entre la survie et une forme de délivrance galvanisante, bouclant la boucle autour de la légende de son personnage pour – j’ose le jeu de mot – faire table rase *wink wick* !

Coté casting : je trouvais que dans le film précédent, l’âge de Keanu Reeves (Krypto et les Super-Animaux, Matrix Resurrections, Toy Story 4…) se faisait sentir, je le trouvais un peu moins vif, mais cela ajoutait du réalisme au personnage. Dans ce film, l’acteur est nettement plus en forme et participe lui-même à de nombreuses cascades, donnant à John Wick plus d’envergure et une détermination palpable. Autour de lui, on retrouve Donnie Yen (Ip Man, Mulan, xXx Reactivated…), génial en antagoniste à la cécité peu crédible, certes, mais tout de même bien mise en scène. A l’affiche également, le retour de Laurence Fishburne (Ant-Man et la Guêpe, L’École du Bien et du Mal…), Ian McShane (American Gods, Hellboy…) et feu Lance Reddick (Godzilla vs Kong, La Chute du Président…), malheureusement décédé récemment. Parmi les nouveaux visages, Bill Skarsgård (Clark, Les Éternels, Ça – Chapitre 1 et Chapitre 2…) s’ajoute à la longue liste d’acteurs internationaux qui jouent des personnages français parlant un français incompréhensible, mais heureusement, le coté creepy de l’acteur sied parfaitement au personnage qu’il incarne. De la partie également : Scott Adkins (Day Shift, Ip Man 4…) est méconnaissable et flippant, Hiroyuki Sanada (Westworld, Life : Origine Inconnue, Avengers : Endgame…) revient avec plus de temps à l’écran et plus de charisme dans ce film que dans Bullet Train (bon ce n’était pas compliqué…), tandis que Shamier Anderson (Le Passager n°4…), Rina Sawayama ou encore Natalia Tena (Game of Thrones, The Mandalorian…) participent à la fête. 

En conclusion : en quelques mots comme en cent, John Wick – Chapitre 4 est une réussite à la hauteur des précédents opus, voire même un poil au-dessus que John Wick Parabellum. Chad Stahelski signe un film d’action abouti et époustouflant, tant dans sa réalisation que dans l’exécution du récit vengeur et effréné, porté par un Keanu Reeves toujours aussi impressionnant et des scènes d’affrontements spectaculaires. À voir, évidemment. 

PS : en attendant un John Wick 5 déja en pré-production et le spin-off Ballerina réalisé par (*soupirs*) Len Wiseman prévu cette année, il ya une scène post-générique tout à la fin. 

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