Super héros

[SPOILERS] Ant-Man et La Guêpe : Retour sur le film

ATTENTION, CE QUI VA SUIVRE N’EST RÉSERVÉ QU’À CEUX QUI ONT VU LE FILM.

Abandonnez la lecture de cet article tant qu’il en est encore temps. Surtout si vous êtes fan de… Non !
Vous en avez trop lu, partez.
Pour ma critique sans spoiler du film, c’est par ici.

Pour ceux qui ont déjà vu le film… on est bien, là non ?

Le super-héros le plus mini du MCU revient avec un nouveau film et s’offre le luxe de partager l’affiche avec une invitée bien piquante. Teasée à la fin du premier Ant-Man, la Guêpe s’ajoute au titre pour participer à une aventure – enfin un épisode – divertissant et léger après le rouleau-compresseur émotionnel qu’était Avengers – Infinity War.
Trop léger, peut-être ? C’est bien possible. Après un démarrage controversé suite au départ fracassant d’Edgar Wright qui travaillait sur le projet (merci à l’ancien comité créatif de Marvel… j’en parle en fin d’article ici), la réception générale du premier Ant-Man était mitigée. Peyton Reed jouait les « yes man » de remplacement dans un film bricolé à la hâte pour ne pas porter préjudice à un calendrier serré : et oui, il fallait bien présenter Ant-man avant qu’il ne se ramène dans Captain America – Civil War. Sympathique et drôle, porté par l’excellent Paul Rudd et une envie de jouer avec la notion de taille, le premier Ant-Man faisait des premiers pas prometteurs dans le MCU. L’heure était donc venue de passer à la vitesse supérieure.

Oui mais voilà, passer à la vitesse supérieure après Avengers – Infinity War qui nous a tous (ou presque) laissé en PLS, mais aussi après le costaud Black Panther ou encore l’effervescent Thor – Ragnarok, n’était pas une chose aisée. Marvel Studios choisit donc de conserver une notion estivale et ultra light pour Ant-man et la Guêpe, afin de capitaliser sur ses personnages attachants et ses gimmicks qui font toujours mouche (mouahaha). Alors que les studios nous ont déjà prouvé qu’ils parvenaient le plus souvent à allier humour et ambition super-héroïque (Les Gardiens de la Galaxie, Thor – Ragnarok…), Ant-Man et la Guêpe est un rappel douloureux de certains faux-pas vus (et excusés) lors de la phase 1, voire la phase 2 : Iron Man 2, Thor et Thor – Le Monde des Ténèbres… Autant de films qui ont tenté de jouer la carte de la rigolade et de la légèreté, mais qui n’ont pas toujours convaincus malgré leurs effets spectaculaires. Le film de Peyton Reed rappelle malheureusement ces écarts, tant il se repose sur des effets déjà vus et éprouvés dans le premier Ant-Man, tandis que la relation entre les deux personnages-titre alternent si souvent le chaud et le froid qu’on en perd le fil. Résultat, si Ant-Man et la Guêpe amuse grâce à une réalisation imaginative qui va jouer avec la taille de ses personnages et de leurs accessoires, tout en proposant une super-vilaine visuellement impressionnante, l’ensemble va manquer d’ambition dramatique et arrive comme un cheveu sur la soupe au moment où les fans du MCU ont soif d’un dénouement ou de pistes pour la suite (aka Avengers 4).
Bref encore un mauvais timing pour Ant-Man, même si, globalement, le film reste solide dans ses objectifs principaux : divertir… et ouvrir une brèche intéressante quand même !

Scène post-générique : Pssscchhhiiiit…

Description : Sur le toit d’un immeuble, Ant-Man et La Guêpe ancienne et nouvelle génération (comprenez : Hank Pym et Janet van Dyne, Scott Lang et Hope van Dyne :D) sont réunis et travaillent sur le portail quantique qui a été miniaturisé et tient à présent dans une camionnette. Toujours à la recherche d’un moyen pour stabiliser Ghost, Scott a pour mission de se réduire au niveau subatomique pour récupérer les particules nécessaires. Il y parvient et se retrouve dans le monde quantique, mais alors qu’il cherche à communiquer avec son équipe… silence. Il croit à une blague, appelle et re-appelle… rien. Le plan revient sur le toit de l’immeuble et fixe des poussières qui volettent dans les airs : Hank Pym, Janet et Hope van Dyne viennent d’être réduits en poussière suite au claquement de doigts de Thanos dans Avengers – Infinity War ! Et Scott est coincé dans le monde quantique !

Évidemment, une nouvelle aventure Ant-Man ne pouvait pas se dérouler sans faire écho aux événements d’Avengers – Infinity War et du snap de Thanos ! Si vous avez vu le film, je vous invite à écouter la conférence de presse où je demande justement au réalisateur Peyton Reed comment a été pensée cette scène.
Si la disparition de la Guêpe (au moins une, au moins Hope…) était prévisible – d’après les comics – je ne m’attendais pas à ce qu’ils disparaissent tous (et surtout Janet). Comment Scott va-t-il s’en sortir ? En étant attentif, Janet le met en garde au sujet des vortex temporels attractifs mais dangereux. Il est très probable (et surtout vu les photos de tournage qui ont pullulé sur la toile il y a quelques mois) que Scott Lang utilise un de ces vortex pour s’en sortir… Reparlons en un peu plus bas, voulez-vous 😀

Notons au passage qu’Ant-Man est un des rares super-héros récents à rester après le snap.

La scène post-générique inutile : Ant-batterie

Description : de retour dans la maison de Scott Lang, la camera se balade jusqu’à trouver une fourmi géante qui joue de la batterie (il s’agit très certainement de la fourmi programmée pour répéter la routine de Scott alors que ce dernier était hors de la maison).

Une scène rigolote mais pas vraiment inédite vue qu’on la voyait déjà dans la première bande-annonce. Ou alors c’est un hommage à toutes les fourmis ou mouches qui se font tuer ou manger dans le film ! Un vrai massacre 😀

Ant-Man vs Infinity war

LA question qui tournait autour de la promotion du film était : où se trouvait Ant-Man pendant Avengers – Infinity War ? Le film de Peyton Reed y répond : le film a lieu après Captain America – Civil War. Après avoir donné un coup de main à la team Captain à Berlin, Scott Lang s’est fait arrêter et a été envoyé au Raft. Comme Hawkeye (en vérité, l’acteur Jeremy Renner s’était cassé les deux bras sur le tournage ! Pas évident pour le tir à l’arc du coup), il a négocié un arrangement, le sien étant d’être assigné à résidence pendant 2 ans. Le film démarre alors qu’il ne lui reste plus que trois jours à faire. Nous sommes donc en 2018, et vu que le film se déroule sur ces trois jours (allez 5 en comptant la scène post-générique, le temps de miniaturiser le portail quantique toussa toussa), Ant-Man et la Guêpe se déroule donc tout juste avant Avengers – Infinity War qui, a priori en terme de durée, doit s’étaler sur deux jours max. Probablement les deux jours où l’équipe Ant-Man bossait sur le portail quantique miniature, non ? Haha… Et oui, ce laps de temps capillotracté permet au film d’éluder la question des Avengers et de se concentrer sur un Scott qui tente de rentrer à nouveau dans les bonnes grâces de Hank Pym et Hope, furieux qu’il soit parti à Berlin aider des hors-la-loi avec leurs matériels top secrets. Si Scott a eu un arrangement, Hank et Hope sont toujours recherchés par la police et contraints de se cacher pour continuer leurs recherches autour du monde quantique.

En effet, lorsque Scott est parvenu à revenir du monde quantique dans le premier opus, cela a donné la puce à l’oreille à Hank qui s’est dit « héhé, ptet que ma femme est toujours en vie (sans nourriture ni eau) depuis 30 ans ! ». Petite pirouette scénaristique et voilà qu’on découvre que Janet avait bien croisé la route de Scott dans le monde quantique et en avait profité pour l’utiliser comme balise afin de pouvoir être retrouvée par son mari. Voilà voilà. Dis comme ça, ça enlève tout le fun de l’histoire… forcément 😀

Ghost et Goliath

En dehors de la quête pour retrouver Janet, le film intègre deux personnages connus de l’univers comics de Marvel.

Ghost : à la base, ce personnage est un homme et on le croise surtout face à Iron Man. Féminisé pour le film, Ghost devient une super-vilaine et ex-assassin/espion à la solde du SHIELD qui a la capacité, malgré elle, de phaser à travers les éléments et de devenir transparente. Elle cherche désespérément un moyen de stabiliser ses molécules car elle souffre beaucoup de sa condition. Loin du génie informatique des comics, le film garde l’idée de la combinaison pour l’aider à maîtriser ses pouvoirs. À noter que le nom du père de Ghost est Elihas Starr, soit un super méchant du doux nom de Tête d’Oeuf, connu pour avoir tué le frère de Hawkeye (dans les comics).

Globalement, l’histoire de ce personnage est intéressante : on est loin des méchants manichéens qui recherchent juste le contrôle absolu à travers le destin tragique de cette orpheline victime d’un accident qui a donné la mort à ses parents (scientifiques, dont le père a été discrédité par Hank Pym à l’époque). Le problème, c’est qu’une fois sa backstory exposée, le film n’en fait pas grand chose au-delà de la performance visuelle qui est assez cool. Le personnage en lui-même manque de tension et de noirceur, ne paraissant finalement pas assez dangereux pour l’équipe Ant-man. En fait, c’est même le personnage incarné par Walter Goggins, un pauvre malfrat qui fait tourner Hope en bourrique, qui lui vole la vedette – sans pour autant ajouter une dimension particulière. Dommage.

Goliath : annoncé lors du dernier Comic Con de San Diego, les supputations allaient bon train au sujet de l’implication de ce personnage. Originellement nommé Black Goliath, le Dr. Bill Foster travaillait avec Hank Pym à la belle époque et, comme ce dernier semble adorable, ça ne s’est pas très bien terminé. Suite à une expérience issue des travaux de Pym sur les particules, il devient alors Goliath, un héros capable de devenir géant avec la force qui va bien. Aux cotés des héros de l’époque, comme Luke Cage (anciennement Power Man), il va défendre la veuve et l’orphelin (et figuré parmi les premiers super-héros afro-américains par la même occasion).

Forcément, vu l’ancienneté du personnage et l’âge de Lawrence Fishburne, je me doutais bien qu’on ne verrait pas Goliath en action. Dans le film, Bill Foster conserve un passé conjoint avec Hank Pym et protège Ghost en tentant de l’aider à voler les travaux de Pym. Si Scott et lui s’amusent à comparer leurs tailles maximales, un petit flash-back aurait été le bienvenu

Janet van Dyne

Teasée depuis le premier Ant-Man et annoncée au dernier Comic Con de San Diego, Janet Van Dyne fait également son grand retour dans le film. Après s’être sacrifiée en mission, à l’époque où elle et Hank Pym formaient le premier duo Ant-Man et la Guêpe, Janet était perdue dans le monde subatomique depuis des années. Le retour de Scott à la fin du premier film a réveillé les espoirs de Hank et de Hope qui travaillent donc d’arrache-pied pour créer un portail qui leur permettrait de retrouver Janet.
Comme tout est bien fichu, Janet a survecu au niveau subatomique et a su s’adapter à cet univers, acquérissant de nouvelles capacités, comme la stabilisation de particules… et la possibilité de s’imprimer dans le crâne de Scott. Après une scène hilarante où elle parvient à prendre possession du corps de Scott, Janet aide son mari et sa fille à trouver le chemin à travers le monde quantique pour la retrouver.

Mais une fois les retrouvailles faites, c’est un peu la déception. Si Janet revient avec de nouvelles capacités, nous n’en saurons pas pus sur ce qu’elle a vu ou vécu dans le monde quantique. La surdose de menaces dans le film anéanti un peu les effets de son come-back… puis de sa disparition. Un vrai gâchis de personnage, car tout le plot du film tournait autour de son retour et de sa connaissance du monde quantique. Sans forcément le relier à Avengers 4, il y avait de quoi étoffer la saga Ant-Man autour du microverse et des différents mondes qui s’y trouvent. Après avoir vogué dans l’espace avec les Gardiens de la Galaxie, je pense que le public fan du MCU aurait pu s’éclater à explorer ces contrées infestées de créatures mi-humanoïdes mi-insectes. De même, l’origine des pouvoirs de Janet reste inexpliquée. C’est même dommage qu’elle disparaisse finalement !

Le Monde Quantique et hypothèse Avengers 4

Et donc, nous voilà arrivé au pan de mystère du film.
Univers subatomique, microverse, monde quantique… autant de nominations qui décrivent ce même endroit minuscule où les molécules invisibles font la taille d’un immeuble. Kevin Feige tease des images cachées lors du moment où Janet et Scott se croisent (lors du flashback d’Ant-Man), mais en réalité, il y a peu de choses à se mettre sous la dent. Si Janet parle d’évolution, le véritable indice se trouve dans la fameuse scène post-générique où cette dernière met en garde Scott sur les vortex temporels.

« Et là, il lui dit « et si on faisait un autre film sur le Joker avec un autre acteur et sans rapport avec le DCEU ? »

Evidemment, le voyage dans le temps est au centre des hypothèses autour d’Avengers 4. Pourquoi ?

  • Parce que ça a été confirmé par Marvel Studios. Déjà. Ça c’est fait.
  • Parce que Doctor Strange, gardien de la gemme du Temps, a visité des millions de réalités alternatives pour trouver UNE SEULE issue où les Avengers gagneraient contre Thanos
  • Parce que ce même Doctor Strange, après avoir juré qu’il sacrifierait sa vie pour la gemme, finit par la filer tranquilou pilou à Thanos, soi-disant pour sauver Tony Stark
  • Parce qu’il y a quelques mois, des photos mystérieuses de tournage montrait Chris Evans s’esclaffer à gorge déployée sur le tournage d’Avengers 4. Oui, non, en fait, c’est surtout parce qu’il portait son ancien look à l’époque d’Avengers (2012) – ce costume bleu brillant et moulant – ainsi que les mèches bien blondes, qu’à ses cotés, on voyait Tony Stark, un stunt-man qui semble remplacer quelqu’un de très grand (Hulk, probablement) et… Scott Lang !

Et là, on nous balance, OKLM, qu’il y a des vortex temporels dans le monde quantique juste avant d’y coincer Ant-Man dedans. Hum-hum. Le chemin se préciserait-il ? Se pourrait-il qu’Ant-Man utilise le microverse pour voyager dans le temps et faire le lien entre le passé et le futur des Avengers ?
À noter que le voyage dans le temps est également un moment important dans le comics Le Gant de l’Infini (un jour, je prendrais le temps de vous en parler, c’est promis).

Caméo et easter eggs

Pour ma part, je vois deux choses à retenir. La première, c’est bien évidement le traditionnel caméo de Stan Lee, lors d’une scène où il voit une voiture se faire réduire sous ses yeux. Après une punchline qui évoque la folie des années 60 (ha, encore le passé !), la scène est déjà terminée.

Cassie Lang est également à l’honneur : très présente dans ce film centré autour de la famille, la fille de Scott est la petite voix qui va pousser son père à reprendre du service en temps qu’Ant-Man. Cassie en rajoute même en disant qu’aimerait bien devenir sa partenaire. Et pour cause, plus tard Cassie deviendra Stature, une version féminine d’Ant-Man, qui fera partie des Young Avengers.
Un clin d’œil sympathique car si les théories de film Avengers 100% féminin ont la vie longue, le rajeunissement du MCU est inéluctable si les studios veulent continuer de durer. À défaut d’avoir un film de femmes, une version cinéma de Young Avengers ne serait pas une mauvaise idée (surtout vu le succès des séries super-héroïques adolescentes telles que The Gifted, The Runaways ou plus récemment Cloak & Dagger).

***

Et voilà, c’est tout pour le moment.
Comme d’habitude, la zone de commentaires est ouverte pour échanger sur le film ou cet article (correction, avis, complément, ce que vous voulez !) et vous connaissez mes sites favoris pour vous tenir au courant de l’actualité super-héroïque de façon plus concentrée =)

À bientôt pour le Comic Con de San Diego 2018 !

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