Le pitch : Alors qu’ils tentent de réparer une canalisation souterraine, Mario et son frère Luigi, tous deux plombiers, se retrouvent plongés dans un nouvel univers féerique à travers un mystérieux conduit. Mais lorsque les deux frères sont séparés, Mario s’engage dans une aventure trépidante pour retrouver Luigi. Dans sa quête, il peut compter sur l’aide du champignon Toad, habitant du Royaume Champignon, et les conseils avisés, en matière de techniques de combat, de la Princesse Peach, guerrière déterminée à la tête du Royaume. C’est ainsi que Mario réussit à mobiliser ses propres forces pour aller au bout de sa mission.
Pour cette critique, c’est Zawarudo (ex-Captain Blogbuster, pour ceux qui sachent) qui partage son avis 😉
Hollywood a toujours puisé dans différents univers pour trouver des sources d’inspirations ou des œuvres à adapter sur grand écran. Littérature, mythologie, comics sont des sources intarissables qui permettent à Hollywood de nous offrir des adaptations sur grand écran plus ou moins réussies. Mais force de constater qu’il y a un univers que Hollywood n’a jamais su maîtriser : celui des jeux vidéos. Cinéma et jeux vidéos n’ont jamais fait bon ménage. On ne compte plus le nombre d’adaptations foireuses qui ont fait pleurer les gamers ! Mortal Kombat, Max Payne, Hitman, Street Fighter, Uncharted, Assassin’s Creed, Rampage….Bref la liste est longue…
Vous l’aurez compris, il y a encore des efforts à faire dans ce domaine ! Le comble, c’est que le monde vidéoludique a su s’adapter pour nous offrir des jeux qui pourraient faire rougir les productions hollywoodiennes tant ils sont aboutis niveau scénario, spectacle et expérience qu’ils vont vivre aux joueurs. Mais le monde de l’audiovisuel ne lâche pas l’affaire et commence à apprendre de ses erreurs. Pas vraiment des pures adaptations, mais nous avons eu les sympathiques Pokémon Détective Pikachu en 2019, les films Sonic et la série The Last of Us peut même se targuer d’être la meilleure adaptation de jeu vidéo à ce jour. Alors, nos deux plombiers moustachus vont-ils plomber cette dynamique ?
Retour en arrière : 1993 : Super Mario Bros, première adaptation d’un jeu vidéo au cinéma. L’affiche avec Bob Hoskins et John Leguizamo m’avait mis des étoiles dans les yeux. Le film, lui, m’a donné envie de me les arracher. Mario et Luigi à la sauce cyberpunk ? Aujourd’hui encore, on se demande quels champignons avaient bouffé les réalisateurs et scénaristes à l’époque… La morale de ce nanar : tout n’est pas adaptable en version live. C’est la leçon qu’ont retenu Nintendo et les studios Illumination ainsi qu’Aaron Horvath, Michael Jelenic et Matthew Fogel. Les 3 compères mettent à profit leur expérience dans le monde de l’animation pour nous offrir (enfin) une adaptation digne de ce nom pour la mascotte de Nintendo.
Super Mario Bros est une aventure rafraîchissante et intergénérationnelle qui ravivera beaucoup de souvenirs chez pas mal de spectateurs. L’univers créé par Shigeru Miyamoto prend vie sous nos yeux et est hyper fidèle aux jeux. Quelques libertés néanmoins ont été prises pour les besoins du film. C’est ainsi que nous découvrons que Mario et Luigi avaient une vie à New York (et surtout : une famille !) avant de débarquer au Royaume Champignon. Ça parait anodin mais en réalité, ça fait un peu bizarre de voir ça et cela change la perception qu’on avait de ces personnages. Par exemple, lors d’une scène du quotidien des deux frères, je me suis demandé quel âge ils avaient et je me suis mis à penser au film Tanguy (2001) !
Thèmes et bruitages emblématique, décors aux couleurs chaudes et pétillantes où évoluent plein de Toad tout mimi, l’arrivée au Royaume Champignon nous emmène en terrain connu et fait immédiatement son effet. Notre héros va devoir prendre ses marques et gagner en confiance pour délivrer son frère des griffes de Browser. Là aussi, la caractérisation de Mario pour les besoins du scénario est logique mais m’a aussi un peu déstabilisé car il m’a été difficile de dissocier le Mario des jeux de celui du film. Celui du jeu est intrépide, celui du film l’est aussi mais avec un léger côté « looser ». Ce n’est pas gênant pour autant et encore une fois, c’est pour le besoin du film.
Cette adaptation nous rappelle que la Princesse Peach n’est plus la princesse en détresse qui se faisait kidnapper tous les quatre matins par Browser. Au contraire, elle est impressionnante et on est même en droit de se demander si elle avait vraiment besoin de Mario (lol !) ! Nous avons un Luigi légèrement froussard dans le rôle de la princesse en détresse et qui a peu de place pour s’exprimer pendant une bonne partie du film mais se rattrape très bien dans le final. Donkey Kong est surement l’un des personnages que j’ai préféré et il forme un excellent duo avec notre héros. Si quelqu’un veut lui consacrer un film, je dis : oui ! Toad est le joyeux luron de la bande. Je l’ai trouvé sympathique mais un peu inutile. Tout ce joyeux monde est uni contre un Browser en mal d’amour. Un peu extravagant par moment, il n’en demeure pas moins impressionnant pour autant.
Le point où j’attendais tout particulièrement ce film, c’est sur l’aspect aventure. Après tout, c’est l’ADN de Mario. Même si le périple de notre bande est sympathique, avec la partie « Mario Kart » qui est vraiment jouissive, l’aventure demeure trop « classique » pour un Mario. Ce que je veux dire, c’est qu’il aurait vraiment été génial si, on avait l’impression que Mario parcourait plusieurs niveaux en déjouant les différents pièges avant de débarquer au château de Browser pour l’affronter. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Le film nous offre certe quelques séquences où Mario virevolte et bondit comme un yamakasi, afin de faire un clin d’œil aux jeux mais le concept aurait pu être un peu plus poussé.
Côté casting vocal, le casting américain réunit Chris Pratt (Thor: Love And Thunder, Jurassic World : Le Monde d’Après, En Avant…) qui prête sa voix à Mario, Charlie Day (La Grande Aventure Lego 2, Pacific Rim : Uprising…) en Luigi, Anya Taylor-Joy (Le Menu, The Northman, Last Night In Soho…) est parfaite en Peach tout comme Seth Rogen (Le Roi Lion, Pam and Tommy…) en Donkey Kong, Keegan-Michael Key (Toy Story 4, Pinocchio…) en Toad et Jack Black (Jumanji: Next Level, Chair de Poule 2…) performe en Browser.
Honnêtement, ce casting vocal s’en sort plutôt bien mais toute l’attention est tournée sur la performance de Chris Pratt qui, malheureusement, n’est pas au niveau de celui de Charles Martinet, la voix officielle de Mario depuis des années. Une fois n’est pas coutume, la VF a décidé de se passer de stars et apparemment, ce choix a été judicieux vu que le monde entier nous envie notre version. Pas vu la vf (Mario est doublé par Pierre Tessier, la voix française de Ryan Reynolds) mais c’est un très bon rappel qu’être doubleur, c’est un vrai métier.
En conclusion, Super Mario Bros rejoint le cercle très fermé des adaptations de jeux vidéo réussies. Fun et divertissant, on en redemande encore. Pour une éventuelle suite, certains aspects de la narration peuvent être perfectibles. En tout cas, ce film n’a fait qu’effleurer un univers vaste qu’on a envie d’explorer dans les moindres recoins. Est-ce le début de l’adaptation des franchises phares de Nintendo ? Je l’espère !