Il y a 3 ans j'avais recommandé ces 5 films pour la journée internationale de la Femme en 2015. J'avais proposé des femmes badass, dangereuses et féroces, des muses des temps modernes ou fantastiques prêtes à en découdre. Cette fois, je vous propose des films axés sur la période charnière d'une femme : le passage de l'adolescence à l'âge adulte, avec toute la complexité et la difficulté que cela inclut : l'esprit rebelle, l'envie de rébellion et d'affirmation de soi, la prise de risque, la découverte du sexe et la prise de conscience des hommes, de leurs pouvoirs attirants aux dangers qu'ils peuvent représenter. Ou comment devenir adulte à travers une tranche de vie mouvementée, la fascination morbide, la perte d'identité, l'érotisme ou encore l'abandon. Le sexe faible est une illusion : la preuve avec ces 5 films (attention aux spoilers)...
Étiquette : sexualité
[RATTRAPAGE 2017] Grave, de Julia Ducournau
Dans la famille de Justine tout le monde est vétérinaire et végétarien. À 16 ans, elle est une adolescente surdouée sur le point d’intégrer l’école véto où sa sœur aînée est également élève. Mais, à peine installés, le bizutage commence pour les premières années. On force Justine à manger de la viande crue. C’est la première fois de sa vie. Les conséquences ne se font pas attendre. Justine découvre sa vraie nature.
[CRITIQUE] Thelma, de Joachim Trier
Thelma, une jeune et timide étudiante, vient de quitter la maison de ses très dévots parents, située sur la côte ouest de Norvège, pour aller étudier dans une université d'Oslo. Là, elle se sent irrésistiblement et secrètement attirée par la très belle Anja. Tout semble se passer plutôt bien mais elle fait un jour à la bibliothèque une crise d'épilepsie d'une violence inouïe. Peu à peu, Thelma se sent submergée par l'intensité de ses sentiments pour Anja, qu'elle n'ose avouer - pas même à elle-même, et devient la proie de crises de plus en plus fréquentes et paroxystiques. Il devient bientôt évident que ces attaques sont en réalité le symptôme de facultés surnaturelles et dangereuses. Thelma se retrouve alors confrontée à son passé, lourd des tragiques implications de ces pouvoirs...
[COUP DE CŒUR] Ça, d’Andrés Muschietti
Angoissant, noir, malsain juste ce qu'il faut et intelligent, cette nouvelle adaptation du livre de Stephen King revisite l'œuvre culte avec brio, et apporte une nette amélioration au téléfilm. Andrés Muschietti a bien saisi la nuance entre le film qui fait peur et le film qui parle de la peur, si bien que même sans… Lire la suite [COUP DE CŒUR] Ça, d’Andrés Muschietti
[CRITIQUE] 120 Battements Par Minute, de Robin Campillo
Brut et douloureusement vivant, le nouveau film de Robin Campillo frappe juste et fort. Là où d'autres auraient opté pour un enrobage sucré à l'américaine, 120 Battements Par Minute choisit et dénonce un sujet qui dérange, avec un recul pragmatique qui évite les facilités du mélodrame pour narrer une vérité qui tâche. Prônant la vie et l'amour comme éternel rempart face à la mort, Robin Campillo parvient à jongler des émotions fortes contrastée par une indifférence indignée, en narrant un combat toujours d'actualité et pourtant trop silencieux. 120 Battements par Minute ébranle et fait partie de ces films qui ne sont pas là pour être aimés, mais pour faire réagir. Pari réussi.
[SÉRIE TV] 13 Reasons Why : Nécessaire, brillante et juste mais dangereuse
Inspirée des best-sellers de Jay Asher, 13 Reasons Why suit Clay Jensen, un adolescent qui découvre sous son porche au retour du lycée une mystérieuse boîte portant son nom. À l'intérieur, des cassettes enregistrées par Hannah Baker, une camarade de classe qui s'est tragiquement suicidée deux semaines auparavant. Les enregistrements révèlent que la jeune fille, dont il était amoureux, a décidé de mettre fin à ses jours pour treize raisons. Clay est-il l'une de ces raisons ? Créée par Brian Yorkey Avec Dylan Minnette, Katherine Langford, Christian Navarro… Disponible sur Netflix
[CRITIQUE] 20th Century Women, de Mike Mills
20th Century Women est une belle découverte, même si derrière la légèreté du film se cache des messages forts et surtout une mélancolie très présente, mais aussi déconcertante. Le film de Mark Mills cristallise la fin d'une époque effervescente et solaire, avec beaucoup de nostalgie, à travers des personnages qui, malgré le contexte, restent très actuels. D'ailleurs, c'est à se demander si le combat des femmes a vraiment évolué depuis les années 70 !
[CRITIQUE] Moonlight, de Barry Jenkins
Douloureusement juste et incroyablement sensible, Moonlight offre un parcours percutant en trois chapitres. Entre frustration et pudeur, Barry Jenkins trouve la bonne approche pour raconter l'évolution de son personnage en plein quête d'identité et repères, à travers un traitement aux non-dits explicites et subtils. Moonlight ose la différence dans la réalisation et le ton, déroute en évitant les clichés et les étiquettes, mais reste un petit bijou à l'état brut : imparfait et superbe à la fois.
[CRITIQUE] Bang Gang (Une Histoire d’Amour Moderne), d’Eva Husson
Choquant, curieux et souvent indécent, Bang Gang (Une Histoire d'Amour Moderne) cristallise un phénomène de société tabou, la sexualité adolescente où l'innocence flirte avec l'inconscience dans un drame à la fois captivant et irrévérencieux. Eva Husson alterne le chaud et le froid, tandis que la fraîcheur du casting et la beauté de l'image contraste avec une histoire bien sombre et pourtant révélatrice d'une génération sans limite où l'intime n'existe plus et les conséquences ne sont qu'une simple formalité. Révoltant, cru, fâcheusement réaliste, Bang Gang (Une Histoire d'Amour Moderne) ébranle, choque et remue, mais ne laissera certainement pas indifférent.
[CRITIQUE] Much Loved, de Nabil Ayouch
Insolent et percutant, Much Loved est de ces films trop rares sur grands écrans qui osent jouer la carte de la franchise, avec un sujet aussi dérangeant que fascinant. Nabil Ayouch dresse le portrait de quatre femmes enragées, tranchées, sensibles, réalistes, belles... et prostituées dans un pays religieux. Much Loved a fait couler beaucoup d'encre et est interdit dans son pays d'origine, mais choisit d'illustrer un sujet tabou, avec une brutalité fracassante. Dommage qu'à travers cette rencontre surprenante, Nabil Ayouch n'emmène pas ses personnages plus loin, du coup, même si j'applaudis l'audace de ce film, il faut avouer qu'on s'ennuie un peu.
La Belle Saison : Table ronde avec Catherine Corsini
Il y a quelque jours, j'ai été conviée à une table ronde pour échanger avec Catherine Corsini au sujet de son nouveau film La Belle Saison. Le moment de revenir sur les nombreux combats présents dans son film, entre féminisme, amours cachées et sexualité, tout en parlant de son choix d'actrices et du message que la réalisatrice souhaitait faire passer avec son film.
[CRITIQUE] La Belle Saison, de Catherine Corsini
Naturel et solaire, le film de Catherine Corsini séduit par sa simplicité et son authenticité à la fois déconcertante et touchante. La Belle Saison raconte un amour ordinaire et brûlante, entravé par les mœurs d'une époque marquée par le début d'un féminisme historique. À travers l'engagement visible de ses actrices, Catherine Corsini signe un film beau et sauvage, oscillant entre son contexte assez fort et ses personnages sensibles et sans fioriture. Formidable.
